Autun: l’antique Augustodunum – Αὐγουστόδουνον

Ville de moins de 15 000 habitants, Autun est une sous-préfecture de Saône-et-Loire depuis 1790, située au cœur de la Bourgogne et aux portes du Morvan. Ville-centre de la communauté de commune du Grand-Autunois-Morvan, elle est au cœur d’une intercommunalité d’environ 40 000 habitants du département de Saône-et-Loire.

Ville d’art et d’histoire, Autun conserve de son passé antique et médiéval un riche patrimoine qui en fait par ailleurs un important site touristique au cœur de la Bourgogne.

Site de la municipalité d’Autun: https://www.autun.com/

Autun, une ville romaine au cœur de la Bourgogne

La naissance de la ville

Augustodunum – Aquarelle de Jean-Claude Golvin avec son aimable autorisation.Autun, fondée par l’empereur Auguste sous le nom d’Augustodunum – Αὐγουστόδουνον en grec (Avgoustódounon), nom celtique latinisé, formé d’Augusto-dunum (la forteresse d’Auguste). La cité apparaît vers 16-13 av. J.-C.,  Située au bord de l’Atuvaros (Arroux) et sur l’axe majeur des Eduens qui relie Cavillonum (Chalon sur Saône) à l’oppidum de Bibracte. Elle était destinée à remplacer Bibracte, alors capitale des Éduens, afin de remercier ce peuple de son alliance ancestrale avec Rome, la ville fut dotée de splendides monuments qui font aujourd’hui encore sa renommée.

Aucune ville, mis à part Lugdunum (Lyon), ne peut se comparer à Augustodunum qui se pare du titre de « soror et aemula Romae », (sœur et émule de Rome).
La création de la ville attira les populations environnantes et notamment les habitants de Bibracte, l’oppidum éduen, qui tomba peu à peu dans l’oubli.
Augustodunum devient chef-lieu de la civitas des Éduens, et un relais du pouvoir romain, en tant que centre administratif, économique, politique et intellectuel important.

Un centre culturel important

Autour des écoles de Droit et de Lettres, les notables encouragent le développement d’un enseignement de qualité. L’étude de la géographie et de l’histoire y tient une place importante. « Toute la plus noble jeunesse des Gaules » s’y réunissait dit Tacite. Ses écoles méniennes sont réputées et constituent un centre de vie intellectuel et littéraire intense. « Le grec y était connu et pratiqué ; des professeurs, des gens de lettres venaient d’Italie et de Grèce ». Eumène, petit-fils d’un rhéteur grec venu enseigner à Augustodunum, fut lui-même directeur de ces écoles méniennes. Elles furent fondées par Auguste et restaurées par Constance Chlore après la dévastation de cette ville par Tetricus. Ces écoles, célèbres par la beauté des constructions comme par le nombre des étudiants, paraissent avoir dû leur nom au caractère même de l’édifice, bâti peut-être avec des galeries ou balcons en saillie.

De nombreux vestiges laissés par cette époque, laisse un témoignage sur l’importance de la culture grecque en gaule et à Autun.

Parallèlement au quartier monumentale de la ville, se développe extra-muros de l’autre coté de la rivière, à proximité de la porte d’Arroux situé entre la Via Agrippa menant à Boulogne sur mer et de la via menant à Bourges, un quartier lié au temple dit de Janus (fanum gallo-romain), autour duquel se sont construits un second théâtre, des thermes, un quartier artisanal … semble être un centre religieux important.

Plusieurs fois prise et ruinée

Prise une première fois par Julius Sacrovir en l’an 21, elle fut le foyer de la révolte de ce Gaulois, qui se tua aux environs.
Puis au IIIe siècle, elle se révolte contre la domination de l’empire des Gaules et se rallie à l’empereur Claude II. Augustodunum Haeduorum fut assiégée et prise en 270, après un siège de sept mois. La ville fut pillée par les troupes « Bataves » de l’usurpateur Victorinus.
Elle fut relevée de ses ruines sous la tétrarchie, le siège et la reconstruction ont été évoqués une génération après ces événements par des rhéteurs gaulois de l’école d’Augustodunum, en 298 par Eumène et en 311 par un anonyme dans son panégyrique de Constantin.
Le 22 août 725, la ville fut également saccagée par les Sarrasins du général Ambiza, et encore une fois saccagée en 888 par les Normands.

Les Abbayes royales d’Autun

C’est à l’époque mérovingienne à la fin du VIème siècle que furent fondées les trois premières abbayes royales d’Autun par la reine Brunehaut ou Brunehilde (en latin Brunichildis) et l’évêque d’Autun Syagre.

L’Abbaye Saint-Andoche

Fondée sur l’emplacement d’un ancien temple dédié à  Diane ou à Minerve, Saint-Grégoire le Grand écrit dans ses lettres en 602 la présence d’un monastère de la Sainte-Vierge et dont Thalassie, ou Thessalie, aurait été la première abbesse. C’est un « xenodochium », c’est-à-dire un hospice pour voyageurs pauvres qui offre également l’hospitalité aux voyageurs étrangers. Ce qui expliquerait qu’il soit situé près de la porte romaine à laquelle il laissera son nom et qui sera intégrée à l’édifice, devant vraisemblablement servir d’entrée au monastère, et datant du Ier siècle.

Détruit en 731, il fut restauré vers 750. Au début du IXe siècle s’installa une communauté de Bénédictines. Elles continuèrent de recevoir hôtes et pèlerins. L’abbaye fut fermée à la Révolution et vendue en 1792. Depuis 1836, elle est occupée par les religieuses du Très-Saint-Sacrement qui y ont fondé une maison de retraite.

L’Abbaye Saint-Jean-le-Grand

Fondée à la fin du VIe siècle, sur les ruines d’un temple situé près des murs consacré à Bérécynthe, mère des dieux, surnom de la  déesse mère Cybèle, la reine Brunehaut la dota pour des filles sous le nom de Sainte-Marie dont Grégoire de Tours cite une abbaye de femmes à Autun en 589. En 602, le pape Grégoire le Grand confirme les privilèges octroyés à cette abbaye.

Pillé et détruit à plusieurs reprises au cours du VIIIe siècle, en 732 par les Sarrazins puis en 765 par Waïfre, duc d’Aquitaine, le monastère fut rebâti à l’époque carolingienne sous le nom de Saint-Jean, avec celui de Sainte-Marie. Puis à nouveau pillé en 852, par les Normands.

Détruite et reconstruite au cours des siècles suivants, elle le fut à nouveau en 1707, dans ce dernier chantier on trouva quantité de sculptures qui furent réutilisées pour les fondations. Une tour en brique resta longtemps en élévation sur l’emplacement de l’abbaye. Désormais, l’église et les bâtiments conventuels sont propriétés de la commune et sont inscrits aux monuments historiques.

L’abbaye de Saint-Martin

Fondée également par la reine Brunehaut et l’évêque d’Autun, Saint Syagre, à l’endroit d’un temple païen par Saint-Martin. La reine Brunehaut l’aurait fait décorer de mosaïques et de colonnes de marbre provenant probablement du sanctuaire païen élevé à cet emplacement et détruit au IVe siècle par.  Située au nord-est et hors les murs de la ville d’Autun, à 400 mètres de la porte romaine de Saint-André, au finage de Saint-Pantaléon, sur la rive droite de l’Arroux, en bordure nord des voies romaines d’Autun à Langres, Beaune et Besançon.  Elle ne dépend d’aucune paroisse, mais directement de Rome.

Ruinée par les Sarrasins au VIIIe siècle, elle fut saccagée comme les autres abbayes de la ville par les raids des Sarrasins en 731 et par les Aquitains vers 760. Plusieurs fois détruite et reconstruite, elle eut beaucoup à souffrir des luttes féodales et des guerres de religion.

L’Abbaye Saint-Martin abrita le tombeau de Brunehaut, reine des Francs et de Burgondie, qui fut une dernière fois relevée au début du XVIIIe siècle avant d’être fermée et démantelée à la Révolution où la tombe fut brisée et les restes disparurent. Les restes de son tombeau sont exposés au musée Rolin d’Autun.

Les bâtiments conventuels restant, sont d’époque dite « classique » et ne sont que des dépendances du monastère. Ils furent acquis par la ville d’Autun qui réalisa des travaux aux cours desquels furent découverts des fragments sculptés de l’ancienne abbatiale. Les murs de clôture furent également restaurés.

L’Abbaye Saint-Symphorien

De moindre importance, que les abbayes royales, l’Abbaye Saint-Symphorien est située hors les murs, à Saint Pantaléon. Elle fut érigée par Euphrône d’Autun au Ve siècle (attestée en 452), et rattachée à l’Abbaye de Saint-Martin d’Autun en 910, elle devient par la suite un prieuré. Elle doit son nom à Symphorien d’Autun, martyr du IIe siècle. L’abbaye, reconstruite au XVIIe siècle, actuellement propriété privée, est inscrite monument.

Autun médiévale

cathédrale d’AutunDès l’antiquité tardive une première cathédrale a été construite à Autun à partir du Ve siècle, consacrée plus tardivement à saint Nazaire.

A partir du XIIème siècle, la cathédrale Saint-Lazare fut construite pour accueillir les pèlerins venus se recueillir sur les reliques de Saint-Lazare. Dès cette époque, la ville devient un important lieu de pèlerinage, la cathédrale Saint-Lazare commencée vers 1120 par Étienne de Baugé, elle fut achevée en 1146, et le porche quelques années plus tard. Église romane de type clunisien, est célèbre, grâce à son tympan sculpté avec beaucoup de détails représentant le jugement dernier et signé de l’artiste Gislebertus.

tympan de la cathédrale d’Autun réalisé par GislebertusElle devint cathédrale à la fin du XIIème siècle.

Une flèche fut construite en 1469 par le cardinal Rolin (le fils du chancelier Rolin), au-dessus de la croisée du transept, à la place d’un clocher roman détruit par la foudre. Elle atteint 80 m de haut.

Époques moderne et contemporaine

la ferme de Couhard qui servie de quartier général au général Garibaldi au pied du cénotaphe romain.En 1788, Talleyrand devient évêque d’Autun. Il fut élu député du clergé pour les États généraux (France) de 1789.
Au cours de la période révolutionnaire (1792-1795), la commune porta provisoirement le nom de Bibracte.
Le lycée du XVIIe siècle tient une place importante dans l’histoire de la ville et même de la France puisque Napoléon Bonaparte, qui lui a donné son nom actuel, ainsi que ses frères Joseph et Lucien y ont fait leurs études. Ce lycée continue de fonctionner de nos jours. On peut y admirer les grilles en fer forgé érigées en 1772, les matières enseignées dans ce lieu y sont indiquées par divers représentations d’objets le long du haut de ces grilles.
L’ancien hôtel du marquis de Fussey situé rue de l’Arquebuse, construit en 1782, devient le siège de la sous-préfecture en 1820. Pendant la guerre franco prussienne, Garibaldi en fait son quartier général fin 1870 et début 1871.

XXème siècle

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Autun est libérée le 9 septembre 1944 par les troupes françaises débarquées en Provence16 (le 2e régiment de dragons du colonel Demetz), les groupes armés FFI (corps franc Pommiès) et FTP (régiment Valmy).

Mairie de d'Autun
Mairie de d’Autun . Ville d’Autun ©

 

Augustodunum, la ville antique

 

Le patrimoine romain ^

Le cardo maximus
Les portes d’Augustodunum
Les remparts d’Autun
Le temple de Janus
Le temple d’Apollon
Le Théâtre romain
La maison des Caves Joyaux
La pierre de Couhard
Les viviers d’huîtres d’Augustodunum
Les voies romaines et Autun
Les Monuments disparus d’Augustodunum

 

Les musées ^

Le musée Rolin
Le Musée lapidaire Saint Nicolas

 

Le Morvan dans l’antiquité ^

Le Morvan dans l’Antiquité
MORVAN ? Vous avez dit MORVAN ? (R.C.)
Les principaux sites du Morvan dans l’Antiquité
Les Eduens

 

L’archéologie ^

Les fouilles de l’atelier de Pistillus

L’actualité du service d’archéologie: https://www.autun.com/decouvrir-autun/autun-et-l-histoire/le-centre-d-archeologie

8 juin 2018