Les Portes d’Augustodunum

La ville d’Augustodunum disposait de 4 portes monumentales disposées approximativement aux quatre points cardinaux, bâties et ornées de décors différents elles étaient toutes construites sur le même plan. Le nom actuel des portes de la ville date de l’époque médiévale, on ignore leur appellation à l’époque romaine.

  • au nord, la porte d’Arroux
  • à l’est, la porte St-André
  • à l’ouest, la porte St-Andoche, partiellement conservée
  • au sud, la porte de Rome, aujourd’hui disparue

La Porte Saint-André

La porte Saint-André est une des deux portes d’Augustodunum à être encore debout sur les quatre. Elle est située à l’extrémité est du decumanus maximus et s’ouvre sur l’antique voie vers Langres et Besançon. On voit grâce aux restaurations de Viollet-le-Duc les deux grandes arcades qui servaient au passage des chariots tandis que sur le côté les deux petits passages larges de 1,20 m étaient réservés aux piétons. Cet ensemble est surmonté d’une galerie composée de dix arcades cantonnées par des pilastres cannelés. Les dimensions générales de la porte sont de 15 mètres en hauteur et 19 mètres en largeur.

Cette porte a la particularité d’avoir conservé une des tours flanquées du rempart romain, puisque cette dernière fut convertie en chapelle au Moyen-Âge avant de devenir un temple protestant à l’époque moderne. On distingue encore l’avancée semi-circulaire qui était plane (aujourd’hui cet espace est occupé par un toit).

La Porte d’Arroux

La porte d’Arroux à l’extrémité nord du cardo maximus quant à elle ne conserve aucune tour. Cependant on a la trace du passage d’une herse sur chacune des deux grandes baies tandis que les passages piétons étaient sans doute fermés par des panneaux de bois, signifiant que ce dispositif était peut-être commun aux autres portes. Il y a débat là-dessus, la porte Saint-André n’en gardant pas de trace et comme on était en pleine Pax Romana on a pu douter de la nécessité de ce mécanisme même si l’usure constatée sur la Porte d’Arroux montre que cette herse était fonctionnelle. Par ailleurs des fouilles ont permis de montrer que la porte présentait une deuxième façade côté ville ce qui créait une sorte de sas permettant le contrôle des voyageurs et la perception des taxes sur les marchandises, mais là également il n’y a pas de preuve que ces sas aient existé pour les autres portes même si cela semble probable puisque les portes ont été bâties à peu près à la même période et dans le même esprit au début du Ier siècle.

La Porte Saint-Andoche

tour Saint-Andoche qui subsiste en partie dans l’enceinte du lycée privé Saint-Lazare , visible depuis le boulevard des résistants fusillés.

Il ne reste rien de la porte Saint-Andoche à proprement parler si ce n’est une des tours de flanquement. Les sources nous permettent de dire qu’elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle école du Saint-Sacrement, un couvent ayant été bâti à cet endroit au VIe siècle et s’étant spécialisé notamment dans l’accueil des pèlerins et des voyageurs malades (xenodochium), dont on sait qu’il était construit autour de la porte en réutilisant peut-être les bâtiments d’un temple attribué à Diane. La seule preuve manifeste de l’emplacement de la porte est une des tours de cette abbaye qui conserve visible la maçonnerie en petit appareil ainsi que des arcs de fenêtre qui formaient la tour sud de la porte à l’extrémité ouest du second decumanus maximus (la géographie de la ville fait que les deux decumani ne sont pas dans la continuité l’un de l’autre mais légèrement décalés, même s’ils se rejoignaient à l’emplacement vraisemblable du forum).

La Porte de Rome

Celle-ci a été complètement démantelée et il n’en reste rien. En effet, elle a été recouverte dans la seconde moitié du XVIe siècle par un tronçon de rempart d’époque moderne au contact du bastion de la Jambe de Bois. Cependant pour l’œil averti on peut voir que les pierres ont été réutilisées au moins en partie pour l’édification des murs voisins, visibles depuis la ruelle Sainte-Anne et de la rue de la Jambe de Bois en aventurant son regard dans les jardins de particuliers.

27 février 2017