Le projet
Le projet “atelier et fours de Pistillus” est réalisé par l’association Human-Hist et le célèbre archéo-céramiste Pierre-Alain Capt. Inauguré en décembre 2013, il consiste à réaliser un atelier de potier gallo-romain en utilisant les données scientifiques récentes obtenues lors de fouilles archéologiques à Autun, afin de pouvoir :
- présenter de façon permanente au public l’image la plus juste de ce qu’aurait pu être un atelier de potier à Augustodunum (Autun) ainsi de le faire participer à la cuisson de céramiques afin qu’il puisse voir et comprendre la transformation de la matière.
- de pouvoir assurer une formation efficace des étudiants en céramologie
- mais également, de pouvoir réaliser régulièrement des cuissons expérimentales de céramiques avec des scientifiques dans les conditions de l’époque afin d’apporter de nouvelles connaissances pratiques sur la réalisation de la céramique et ainsi augmenter sa compréhension.
L’atelier reconstitué comprendra tout le processus de la fabrication de la céramique romaine, partant de la matière brute (l’argile) jusqu’à la poterie terminée.
Il sera constitué de cuves de décantation d’argile, d’un lieu de tournage avec ses tours de potier et de trois fours distincts afin de couvrir un large spectre de la production de la céramique romaine avec :
- Un four polyvalent à mouflage temporaire (four dit de Pistillus)
- Un four à mouflage permanent pour céramiques fines engobées ou métallescentes (four F13)
- Un four à sigillée type Gueugnon
Qui était Pistillus
Pistillus était un potier gallo-romain et célèbre coroplathe, fabricant de figurines en terre cuite. Il vécut à Augustodunum, l’actuelle Autun, à la fin du IIe et au début du IIIe. Ses productions de figurines représentants déesses, animaux ou scènes érotiques sont très largement diffusées dans l’empire. Ses figurines de terres blanches moulées, parfois peintes, dépassaient rarement les 10 cm et étaient destinées aux couches populaires remplaçant les couteuses statuettes en bronze. Il fait partie de ces potiers dont le nom, gravé sur les moules, a traversé les siècles jusqu’à l’époque contemporaine.
Ainsi, comme le rappelle en 1920 Camille Jullian dans son Histoire de la Gaule, sont parvenues jusqu’à nous les productions de : « Allusa à Bordeaux, connu pour ses Mères ; l’Armoricain Rextugénos, pour ses Vénus à la rigidité hiératique ; Sacrillos l’Arverne, de Toulon-sur-Allier, grand fournisseur de colombes ; et surtout l’Eduen Pistillus, qui passa maître dans le genre familial, remplissant toute la Gaule de Mères pouponnières, d’enfants au berceau, de lits domestiques, de chiens gardiens du foyer ».
Découverte du premier four
Lors d’une fouille archéologique préventive réalisée en 2010 à Autun par l’archéologue Stéphane Alix de l’INRAP, dans le quartier du faubourg d’Arroux, un des ateliers de Pistillus fut découvert avec son four. Ce dernier se compose d’une chambre de cuisson d’environ 1 m de diamètre et initialement recouvert d’un dôme.
Les différents fours
Le four de dit de Pistillus
Découvert lors d’une fouille archéologique préventive réalisée en 2010 à Autun par l’archéologue Stéphane Alix de l’INRAP, dans le quartier du faubourg d’Arroux, un des ateliers de Pistillus fut découvert avec son four. Ce dernier se compose d’une chambre de cuisson d’environ 1 m de diamètre et initialement recouvert d’un dôme.
Il a été reproduit une première fois en 2011 sur la promenade marbres à Autun puis de façon définitive en 2013.
Le four de la Genetoye
Découvert lors de fouille programmée à Autun sur le quartier de la Genetoye en 2014, est un four tout à fait remarquable puisqu’il constitue un des rares exemples de ce type de four, voir unique dans le monde romain. Sa reproduction augmentera la compréhension des scientifiques sur la cuisson de la céramique.
Il a été reproduit en 2016.
Reportage de France 3 Bourgogne venue nous rendre visite, lors de la construction du second four.
Le four de Gueugnon (F54)
Découvert en 1991 par Jean-Claude NOTET à Gueugnon (71) ville proche d’Autun (50 km) ce four est un four pour la cuisson de céramiques sigillées. (photo Jean-Claude Notet)
- La céramique sigillée est une céramique fine destinée au service à table caractéristique de l’Antiquité romaine. Elle se caractérise par un vernis rouge grésé cuit en atmosphère oxydante, plus ou moins clair et par des décors en relief, moulés, imprimés ou rapportés. Certaines pièces portent des estampilles d’où elle tire son nom, sigillée venant de sigillum, le sceau. Facilement identifiables et datables, les tessons de céramique sigillée constituent un important fossile directeur dans les fouilles archéologiques et sont de précieux indices pour dater des stratigraphies.
Ce four sera réalisé courant 2018/2019
Les premières expérimentations
Pierre-Alain Capt nous décrit ses réalisations à la sortie du four, authentiques reconstitutions de la céramique de Pistillus, célèbre potier gallo-romain.
Il a pu obtenir de la céramique métallescente, obtenue grâce à l’engobe, une argile très fine. Après plusieurs années d’expérimentations, Pierre-Alain retrouve petit à petit les gestes du potier de l’Antiquité. Sorties du four également, des poteries dorées au mica et des exemplaires de statuettes blanches, telles que Pistillus en produisit par milliers dans ses fours d’Augustodunum, actuelle Autun.
- Cette vidéo a été tournée pendant la Cuisson de Pistillus 2014.
La cuisson de Pistillus
Réalisée tous les premiers weekends de décembre, cette cuisson est destinée au grand public afin qu’il puisse rencontrer différents acteurs du monde de l’archéologie et de la céramologie réunie autour de ce four. Les céramiques cuites dans le four seront vendues au profit du projet “atelier et fours de Pistillus”.
Cette cuisson est réalisée par Pierre-Alain Capt depuis 2010 et depuis 2013 à la Domus Augustae.
Des stages de formation
S’adressant aux professionnels de l’archéologie, des stages de formation sont régulièrement organisés. Le but étant de recréer les modes opératoires des potiers de l’époque pour améliorer l’étude des tessons trouvés et d’aller plus loin dans la compréhension des sites archéologiques.
Partenariat
Cet atelier est réalisé en partenariat avec :
- l’archéo-céramiste Pierre Alain Capt,
- les services d’archéologie de la ville d’Autun,
- UMR² 6249 Chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté et du CNRS¹,
- UMR² 8167 orient et méditerranée de l’Université de Paris-Sorbonne et du CNRS¹,
- UMR² 6298 ARTéHIS de l’Université de Bourgogne et du CNRS¹,
- l’INRAP³ (Institut de recherches archéologiques préventives),
- Bibracte EPCC4
CNRS1 : Centre national de la recherche scientifique
UMR2 : Unité mixte de recherche
INRAP3 : Institut de recherches archéologiques préventives
EPCC4 : Établissement public de coopération culturelle
SFECAG5 : Société Française d’Etudes de la Céramique Antique en Gaule
29 juin 2018